Potentiel immunorégulateur des peptides antimicrobiens et du microbiote intestinal dans le diabète type 1
Le diabète de type 1 (DT1) est causé par la destruction des cellules bêta du pancréas, cellules productrices d'insuline. Cette destruction est due à un processus dit "auto-immun", c'est-à-dire à la reconnaissance anormale de cellules de notre organisme par le système immunitaire, les lymphocytes T. Notre recherche se concentre sur le rôle du microbiote intestinal dans la prévention de cette auto-immunité. Nous avons exploré l'implication de la cathélicidine dans le DT1 et étendu notre investigation à d'autres peptides antimicrobiens (PAM), spécifiquement le mBD14. Nos travaux montrent que l'expression de mBD14 dans les cellules pancréatiques est cruciale pour prévenir le DT1 chez les souris NOD, car il stimule les cellules B régulatrices via TLR2, menant à des réponses immunitaires protectrices. De plus, l'expression de mBD14 est influencée par les métabolites du microbiote intestinal et des facteurs génétiques. Notre travail souligne l'importance des interactions entre le microbiote intestinal et les cellules immunitaires dans la prévention du DT1.
Des recherches subséquentes ont révélé l'importance des PAM intestinaux dans le DT1, mettant en lumière comment les changements environnementaux affectant le microbiote intestinal contribuent aux maladies auto-immunes. Spécifiquement, nous avons montré que l'expression défectueuse des PAM chez les souris NOD et les patients DT1 conduit à une inflammation intestinale et à une dysbiose, favorisant les réponses auto-immunes. Le traitement de souris NOD gestantes avec des probiotiques exprimant CRAMP restaure l'homéostasie intestinale chez leur progéniture, prévenant le DT1. Ce probiotique, qui combat également l'obésité, a été breveté avec des essais cliniques en perspective, démontrant le potentiel du microbiote intestinal dans la thérapie du DT1.
Dans l'ensemble, les peptides antimicrobiens apparaissent à la fois comme un régulateur central du système immunitaire systémique par leur capacité à réguler le microbiote intestinal et aussi comme un régulateur périphérique du système immunitaire local via leurs capacités immunomodulatrices directes.